3 questions à/to Jennifer Cockrall-King

Auteure de « La révolution de l’agriculture urbaine« , Jennifer Cockrall-King a bien voulu répondre à mes questions à l’occasion d’un article sur le sujet, commandé par le Journal Métro. Retrouvez ici, la totalité de mon interview avec l’experte.

Author of « Food and the city » Jennifer Cockrall-King was kind enough to answer my questions for an article on the subject, commissioned by the Journal Métro. Find here the whole interview with the expert.

English will follow

D’où vient, selon vous, l’engouement actuel pour l’agriculture urbaine?
La motivation pour créer des jardins urbains provient de multiples facteurs. Dans un premier temps, il y a les nouveaux arrivants au Canada qui font très souvent pousser eux-mêmes des légumes et des plantes aromatiques car ils ne sont tout simplement pas disponibles dans les épiceries. Dans un deuxième temps, il y a les personnes qui aiment faire pousser des plantes afin d’obtenir de meilleures saveurs et avoir des tomates ou des abricots qui n’ont jamais vu l’intérieur d’un réfrigérateur et qui n’ont donc pas perdu leurs parfums et leurs saveurs incroyables. Dans un troisième temps, il y a certaines personnes qui cultivent pour avoir plus de nourritures saines sans avoir à dépenser trop. Un jardin urbain assure des aliments de qualité, riches et dépourvus de produits chimiques. Et dans un dernier temps, il y a certaines personnes qui cultivent des aliments parce que cela se trouve uniquement dans notre ADN. C’est très primaire et naturelle comme envie. Il est très important de travailler dans le sol, de planter et d’entretenir des graines pour en faire des plantes. Il y a énormément de satisfaction à cultiver une aubergine ou un chou.

Quelles sont les causes et les défis d’un jardin urbain?
Globalement, c’est d’évoluer au centre d’un monde encré dans la construction qui résonné et fait appel à une envie d’un environnement naturel. Le besoin d’obtenir de la verdure et un peu de nature sauvage dans nos villes tentaculaires. 
Le défi d’un jardin urbain c’est qu’il demande du temps, des efforts, un travail physique (auquel nous n’avons plus l’habitude… et pourtant, nous allons aux cours de spinning et de yoga trois fois par semaine !!!) et de l’espace. Tout le monde n’a pas l’espace nécessaire pour faire pousser de la nourriture, mais quelques herbes en pots sur un balcon peuvent aller très loin. Et il y a souvent de la résistance de la part des villes lorsque nous fabriquons des œufs ou du miel pour une consommation personnelle. Certaines villes ont même des règlements contre les jardins de ville. Il y a eu une diminution des jardins urbains à un moment donné car ils cataloguaient les habitants de pauvres n’ayant pas les moyens de s’offrir de la nourriture.  

Pensez-vous que cet engouement pour le bio/local va continuer/progresser?
Oui, je pense que ça va continuer. Personne ne peut nier à quel point une tomate a meilleur goût lorsqu’elle mûrie naturellement. Les fraises dorées peuvent devenir rouge à un rythme normal et on peut couper les herbes fraîches avant de les cuisiner. Nous sommes toujours psychologiquement en manque d’espaces naturels. Nous devrions équilibrer notre vie urbaine avec des interactions naturelles.

 

Where does the current craze for urban agriculture come from?
The motivation for creating urban gardens is many things, often, rather than just one. Newcomers to Canada grow vegetables and herbs at home because sometimes they are not available (or fresh or tasty) through the mainstream grocery stores. Other people like to grow for better flavours: tomatoes or apricots that have never seen the inside of a refrigerator, therefore haven’t lost their magical scents and flavours. Some people grow to have more food on hand – when food budgets are stressed to the max, a home garden can provide some nutritious and high quality, chemical-free food that is otherwise unattainable. And some people grow food because it’s just in our DNA. There’s something very primal about working in the dirt, planting and nurturing seeds into plants. There’s a massive amount of satisfaction in growing a zucchini or an eggplant or a cabbage. 

What are the causes and challenges of a city garden?
On a larger scale, it softens the concrete and the “built environment” and sometimes urban farming / gardening is a psychological urge because we’re craving nature, greenery, and a bit of wilderness in our sprawling cities. The challenges are that it requires time, effort, physical labour (which we are no longer used to…yet we go to Spin Classes and Yoga three times a week!!!), and  space. Not everyone has the space to grow food, though a few herbs in pots on a balcony go a long way. And often there is resistance from city bylaws when we are getting into the realm of keeping laying hens for eggs, and bees for honey. Some municipalities even have bylaws against frontyard gardens. There was a movement away from growing food on residential lots because it had the “taint” of being an immigrant or a person who wasn’t able to afford to buy food from a grocery store. 

Do you think this craze for organic/local will continue/progress?
Yes, I think it will continue. No one can deny how much better a tomato tastes when vine-ripened. Or strawberries allowed to ripen red, or fresh herbs cut moments before you use them. And we’re still psychologically craving natural spaces so as we become an urban species, we’ll need to balance our urban lives with some natural interaction, and gardening scratches that itch.

 

cockrall-king la révolution de l'agriculture urbaine vf

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